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Les 11 en Europe

​Marc-Antoine, Charles, Danièle, Marie-Michèle, Marie-Pierre, Raphaël, Louis-Philippe, Jean-Christoph et Guillaume sont les neuf enfants de Michèle Leclerc et Pierre Dury. Ensemble, ils parcourent le monde à la recherche de nouveaux endroits à découvrir. Leur dernier voyage était une année passée en Europe à visiter la France, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, le Luxembourg, le pays de Galles et la Turquie…

Les rêves de Michèle ont toujours été composés de trois choses: le voyage, la famille et les films. Elle devait avoir 10 ou 11 ans lorsqu’elle a vu avec ses parents une conférence des Grands explorateurs où une famille voyageait avec leurs deux enfants en bateau. Elle se souvient encore aujourd’hui à quel point ce film l’a marqué. Il faut dire qu’elle a toujours baigné dans cet univers puisque son père est réalisateur à Radio-Canada.

 

Enseignante de profession, Michèle a fait quelques voyages avec Pierre, son mari, avant d’avoir leurs enfants. Ils savaient déjà depuis longtemps qu’ils voulaient en avoir 8 ou 9, mais réaliser des films avec des enfants peut se révéler compliqué. Ils ont donc pris ensemble une grande décision, lorsque le dernier enfant de la famille serait né, elle arrêterait d’enseigner pour se consacrer à ses films. C'est ce qu'elle a fait et pour son premier film, ils ont entrepris la traversée du Canada en vélo. Le plus jeune de la famille avait alors 4 ans et le plus vieux en avait 20.  

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1 an en voyage

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À partir de septembre 2015, et ce, durant un an, Michèle et six de ses enfants sont partis en Europe. Pierre est venu les rejoindre un peu plus tard.  Michèle, qui fait affaire avec les Grands explorateurs depuis son premier film, veut leur proposer un documentaire sur la Turquie, le pays où elle a séjourné le plus longtemps durant ce voyage.

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« Quand on voyage à plusieurs, je pense qu’on a chacun notre beau moment », me répond-elle quand je lui demande ce qu’elle a préférée durant ce long séjour. De son côté, elle a été éblouie par la Croatie. « J’ai beaucoup aimé les parcs nationaux de ce pays. Dans le parc national Krka, les cascades se forment lorsqu’elles franchissent les barrières de tuf [formation naturelle de calcaire]. C’est ce qui fait que les chutes dévient. Si on y retournait cette année, elles seraient différentes », me raconte-t-elle.

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Pierre a plutôt préféré le Luxembourg. La famille avait opté pour un laissez-passer de 3 à 5 jours qui leur permettait de visiter ce qu’ils voulaient dans une longue liste d’activités. Ils en ont profité pour bien meubler leurs quelques jours dans ce pays en faisant une activité le matin, une l’après-midi et une autre le soir. « On était occupé et c’était très varié. On a visité des châteaux, des musées, mais on a aussi pu aller jouer au bowling ou se baigner à la piscine », complète Michèle.


Avant de partir

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Michèle prépare toujours ses voyages à peu près de la même façon. Elle va rêver à la destination en question quelques mois avant, en regardant des images ou des films. Elle va vraiment commencer à se renseigner sur le pays un ou deux mois avant le départ. Michèle se procure toujours deux guides de voyage pour bien connaître sa destination. « Il y a des itinéraires dans les guides et je me fie beaucoup à ça lors de mes visites. On décide beaucoup en famille aussi. On essaie de faire des activités pour que ça plaise à tout le monde », m’explique-t-elle.

 

Leur moyen de transport a aussi de l’influence sur leur préparation. En effet, quand la famille voyage en vélo, elle ne peut pas savoir à l’avance où la journée se finira. Les crevaisons, la direction du vent, la pluie et les montées sont tous des éléments qui ont de l’influence sur le kilométrage qu’ils feront dans la journée. Par contre, pour faire le Canada en vélo, ils pouvaient prévoir quelle piste cyclable prendre pour se rendre aux Îles-de-la-Madeleine, par exemple. Une planification qu'il n’est pas possible de faire dans un voyage comme celui qu’ils ont fait en Mongolie à cheval puisqu’ils ne pouvaient pas réserver des chevaux à distance.

 

Pour ce qui est de son équipement, elle a toujours son appareil photo avec elle. Ses photos peuvent autant lui servir pour ses tournées avec les Grands Explorateurs que pour des contrats à la pige qu’elle fait pour la revue Les Explorateurs ou encore avec une revue française. Pour ce qui est de la grosse caméra vidéo, elle se choisit une ou deux destinations pour ne pas avoir à l’amener partout où elle va. « L’année passée, on a beaucoup filmé en Turquie. À ce moment-là, le voyage est plus planifié. La lumière est belle le matin, alors on va se lever avant le soleil autour de 5h30-6h am pour se rendre sur notre lieu de tournage. Pierre et moi allons filmer durant environ deux heures, pendant que les enfants dorment encore et ensuite on revient », me raconte Michèle.

 

Tout n’est pas rose

 

En un an loin de chez elle, Michèle ne trouve qu’une seule ombre au tableau. Ils étaient en Angleterre avec la camionnette qui leur servait à la fois de moyen de transport, de cuisine et d’hôtel. C’était sur la route pour aller de Londres vers Canterbury, où ils cherchaient une place pour s’arrêter et dormir. Ils sont arrivés dans un endroit avec plusieurs maisons mobiles en banlieue de Londres. Quand ils sont sortis, plusieurs jeunes de 12-13 ans ont commencé à leur lancer des roches. Pierre leur a dit d’arrêter et en l’espace d’une minute il y avait un attroupement. Parmi eux, un grand monsieur avec une matraque qui leur disait de s’en aller et qui a commencé à bousculer leur fils Jean-Christoph. Sentant la pression monter, ils sont partis.

 

« C’est drôle parce qu’un peu plus tard nous sommes allés en Turquie. Un pays qui est connu pour avoir eu plusieurs attentats dans les dernières années. Mais les Turcs ont toujours été corrects avec nous. On y a séjourné durant le ramadan. Ils venaient nous donner de la nourriture et à la fin du jeûne, ils sont même venus nous offrir des pâtisseries. Une fois, nous sommes arrivés dans un village et ont a été invité à souper. Le monsieur nous a ensuite offert de coucher chez lui. Dans ce pays, ils ont été tellement accueillants et avant on était à Londres, un pays où tu te penses en sécurité et c’est là qu’il arrive quelque chose. Ça amène à réfléchir », me dit Michèle.

 

Au suivant…

 

Leur prochain voyage devrait avoir lieu au mois de janvier et février 2018. Leur destination: le Chili. Marc-Antoine est au niveau secondaire et Charles au cégep. Michèle m’explique que ses enfants font l’école à la maison, mais que Charles ne voulait pas partir trop longtemps pour pouvoir faire ses études. « On va amener peut-être deux matières au Chili. L’espagnol, parce que c’est un pays hispanophone et les mathématiques, parce qu’il aime bien ça », me confie Michèle. Pour sa part, elle veut faire un film sur ce voyage. « J’ai fait une liste des films qui ont déjà été faits par les Grands Explorateurs pour m’aider à déterminer ma prochaine destination. On a ensuite essayé de faire un lien avec ce qu’on aime et ce qu’on a le goût de voir, me dit-elle. Puis, on a voyagé beaucoup sur l’hémisphère nord, alors on veut faire quelque chose chose sur l’hémisphère sud. Le Chili répond à ces trois critères-là. »

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